Question complexe ! Dans ta question, Ruby, tu as choisi le mot « Amour. Derrière ce mot, j’ imagine au moins 2 attentes : l’implication des partenaires dans la relation et la durée de la relation. Mais j'ai bcp d'imagination, alors je me trompe peut-être ;-) En revanche, ne pas avoir d’attentes pour rester « équilibré », ça c’est raide !
Il me semble légitime et recommandable d'avoir des attentes, en tout cas, on doit s'autoriser à en avoir un minimum. Les attentes répondent à des besoins personnels et changent en fonction de nos âges, de nos envies, des épreuves et des joies de la vie. Le besoin de se sentir en sécurité conduira à rechercher un(e) partenaire fiable et sécurisant(e), dans son attitude (dans l’intimité, en famille, en société) et ses décisions (stabilité professionnelle, achats réfléchis, budget familial). Les attentes doivent être bien dosées : minimales pour nous contenter à court terme, et sans excès pour éviter de cristaliser sur un avenir phantasmé; si la personne nous convient, les attentes évolueront doucement avec la relation et ne devraient pas être source de souffrance ou d’angoisse.
En revanche, quand une histoire s’achève, on a du ménage à faire. Quand la douleur s’est tue et qu’on peut repenser au passé sans se jeter sur la boite de kleenex, une petite introspection n’est pas inutile… même si la démarche se situe entre le courage et le masochisme ! :-( Connaitre ses faiblesses aide à revoir ses attentes. Pourquoi « ça », ça a marché aussi facilement sur moi ? Comment j’ai fonctionné avec lui/elle ; où se situent mes dysfonctionnements (hyper-contrôle ? peur du rejet ? de l’abandon ? manipulée ? …) ? Généralement, on sait où on a foiré ! Faut juste ne pas être buté(e), voir la réalité en face et reconnaitre les faits. Même si l’autre a beaucoup de torts, on en a qqs uns aussi… on a laissé faire des choses par paresse, par négligence, par crédulité ; on a accepté ou encouragé des situations bancales, on a fermé les yeux sur des faits, on s’est laissé embarquer,… parce que qqc nous a convaincu de le faire. Pourquoi, comment… Ben, … à chacun sa recherche, hein !?
Je crois qu’au début d’une relation, il ne faut pas se prendre la tête. Quand ça devient plus sérieux, nos attentes nous poussent à plus d’exigence. Il faut sentir les choses. Se faire confiance. Si on ne va pas bien (de moins en moins bien), si on déprime, qu’on a plus envie de faire quoi que ce soit, que le plaisir semble s’être évanoui dans la nature, si on compense le malaise par des excès (bouffe, cigarettes, boulot, internet,… limite addiction), il y a un problème ! Il faut avoir le courage de se poser des questions, parce que l’autre ne le fera pas à notre place :-)
Allez… Rêvons un peu. Ca marche… quand on se donne mutuellement envie d'aller bien, d'évoluer pour soi-même d'abord et de faire profiter l'autre des bénéfices de ce changement, de construire ensemble un futur commun (mois après mois, brique après brique :-), alors nos attentes à tous les 2 ont toutes les chances d’être satisfaites :-))) Sans un minimum de rêve, on n'irait même plus à la recherche de l'autre. Rêver oui, se faire des illusions, non ! Les attentes, c’est le cadre de la démarche, du projet. A chacun(e) de définir son degré d’exigence et d’être conscient(e) de ce qui se cache derrière ses propres attentes.
Soit on a du sexe, ponctuel ou régulier, avec des attentes physiques basiques et un minimum d’investissement affectif. Soit on glisse doucement vers une relation sentimentale bilatérale avec un objectif de durabilité, des attentes physiques et affectives plus importantes et l’acceptation du risque que la relation s’arrête un jour. Peut-être, peut-être pas. Je ne sais pas si ça te rassureras, mais je ne crois pas qu’en s’investissant affectivement et émotionnellement, on devienne « déséquilibré » Et si la relation s’arrête, … Je te dirais bien « ma pôv » Lucette, c’est comme au jeu, on doit accepter la possibilité de perdre, sinon on ne joue pas. Refuser le risque de souffrir n’a jamais empêcher le danger (soit de s’attacher, soit le regret de ne pas s’être attaché). Ne pas souffrir est une illusion.
Aime ou n’aime pas. A toi de choisir. Mais je pense qu’il n’y a pas d'amour possible, sans attentes. Après, est-ce qu’on n’attend pas toujours plus que ce qu’on devrait ? De l’autre ou de soi ? (En vouloir plus, c’est humain, non ? Humains, … éternels insatisfaits ?). Ta question est vraiment complexe, Ruby. Un peu comme nous tous finalement ;-)